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Souvenirs du 9 Novembre 1989 | Le blog des democrates lillois
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Souvenirs du 9 Novembre 1989

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Il y a 20 ans jour pour jour, le mur qui séparait depuis 1961 Berlin Ouest et Berlin Est tombait. Nous avons souhaité interroger les souvenirs des membres du comité de section du Mouvement Démocrate de Lille :

1/ Où étiez vous ce 9 novembre 1989 ?

Emmanuel Chatelain : J’étais tellement ému que j’ai totalement oublié à quel endroit j’étais (mais il me semble que je regardais le 20h de ce qui devait encore être « Antenne 2 »). Aujourd’hui, une simple bande-annonce suffit à réveiller cette émotion.

Catherine Morell-Sampol : Le 9 novembre 1989 j’étais à Pecquencourt, où je travaillais à l’époque, je corrigeais des copies en écoutant France-Inter.

Mohamed Abdelatif : Le 9 Novembre 1989 je pense que j’étais devant la télé

Yves Delahaie : Je venais de terminer mes devoirs de collégien et j’étais devant mon poste à regarder Christine Ockrent. Je ne comprenais pas pourquoi, en zappant, Antenne 2 à l’époque était la seule chaîne à relater l’événement. PPDA sur TF1 s’était alors contenté d’une brève au conditionnel. Le couac journalistique du siècle…

Thibaut LANOY : Sans doute chez moi. Ce soir là ou plus certainement les soirées suivantes je suis resté devant la télévision familiale, avec l’autorisation parentale exceptionnelle de veiller un peu plus tard. Je me souviens très bien des images de Christine Ockrent commentant ce qui se passait , de ces jeunes gens montés sur le mur ou en train de le casser , etc … J’ai un souvenir précis de l’ambiance de ce 2e semestre 1989. Mes parents écoutaient beaucoup la radio et parlaient de ces gens qui quittaient leur pays, comme une hémorragie … La curiosité de mon jeune âge (9 ans) était encouragée par mes parents. Je sentais bien que quelque chose étaient en train de se passer. J’avais déjà ressenti ça en 1988 lors de la réélection de Mitterrand, et ce sentiment a perduré jusqu’à la 1ère guerre du golfe et l’annonce de la fin de l’URSS par Gorbatchev.

2/ Quelle a été votre réaction en apprenant la «Chute du Mur»?

Emmanuel Chatelain : Au-delà de l’émotion, la certitude d’un événement historique pour l’Europe, la liberté et la paix, et qui venait amplifier et rendre irréversibles les changements dans toute l’Europe de l’est dont Solidarité en Pologne avait donné l’exemple le plus emblématique.

Catherine Morell-Sampol : J’ai eu une pensée pour les historiens polonais (Bronislaw Geremek) et tchèques, qui étaient venus de l’autre côté du mur quelques années auparavant, nous faire des conférences à la fac. Ils étaient accueillis chez des collègues français, ces conférences leur fournissaient un prétexte pour franchir le rideau de fer et leur permettaient de gagner un peu d’argent pour ramener des souvenirs à leurs familles . Certains maîtrisaient parfaitement le français, mais je garde un souvenir amusé d’une conférence sur le mouvement hussite prononcée avec un fort accent tchèque qui avait plongé un des professeur invitants dans un sommeil profond, au point qu’il s’était mis à ronfler, je revois la mimique gênée de l’étudiant assis à côté de lui qui n’osait pas le réveiller !

Mohamed Abdelatif : j’ai bien connu la période de la guerre froide, et je craignais le monde unipolaire à dominante américaine…notre liberté était gagée par l’équilibre des 2 pôles. Il y avait une certaine ambivalence.

Yves Delahaie : Pour la première fois de ma vie, j’ai eu la sensation de vivre un moment historique en temps réel ; c’est précieux dans une existence. J’en ai encore des frissons sur le corps. J’étais incrédule. C’est ma première tranche historique vécue avec la conscience de la vivre, sans avoir besoin de recul.

Thibaut LANOY : Surtout de la curiosité et une certaine joie. Dans mon imaginaire enfantin j’avais toujours vu les pays de l’Est non pas vraiment comme l’ennemi mais comme des territoires occupés par des forces ternes et tristes. Il faut dire que j’étais passionné par le cinéma populaire américain de ces années 80, cinéma qui a sans doute beaucoup fait pour la diffusion d’un certain anticommunisme (ex : les films avec Stallone, Schwarzenegger , etc … ). Les évènements réels télédiffusés ressemblaient donc à mes fictions préférées : les héros gagnent toujours à la fin et les méchants sont punis , comme ces époux Ceausescu, dont les images du procès et de leur mise à mort filmée m’ont beaucoup marqué …

3/ Quels espoirs aviez-vous alors ?

Emmanuel Chatelain : Un espoir de liberté et de prospérité pour tous les Européens.

Catherine Morell-Sampol : Un espoir de liberté et de fraternité retrouvées entre tous les Européens.

Yves Delahaie : Je n’avais aucune capacité à 13 ans à me projeter vers l’avenir. Mais ce déferlement de bonheur m’a montré alors que rien n’était impossible dans nos sociétés, le pire comme le meilleur…

Thibaut LANOY : Les cartes de l’Europe politique que nous découvrions à l’école primaire me semblaient claires à l’Ouest et grises à l’Est. Ces évènements allaient sans doute éclairer les pays de l’Est ! Je ne ressentais pas encore alors le besoin d’espérer autre chose que ce que peut désirer un enfant ordinaire. Pas d’espoirs particuliers mais pas de craintes non plus. Nous étions en 1989, et la France venait de fêter le bicentenaire de la Révolution française. Etant né le 14 juillet, je m’étais passionné pour notre Histoire, que je mariais naïvement avec la mienne… je crois qu’à partir de cette époque j’ai toujours considéré que la liberté ne pouvait que triompher.

4/ Quels « murs » restent-ils à abattre selon vous ?

Mohamed Abdelatif : Mur et mur tout est murmure… il y a toujours une petite musique en nous qui nous dit « reste du bon cote du mur » ; Le mur peut exister en nous même, supprimons déjà tous les murs physiques. Il faut savoir pousser un cri, dépasser sa peur. Je pense souvent au mur du mépris, de l’indifférence, de la haine, de la peur… j’ai rencontré ces sentiments à l’occasion d’un pèlerinage en terre sainte. C’est vraiment un crève-coeur ce béton qui serpente sur les collines séparant les familles, l’école, les oliviers, le cimetière…

Emmanuel Chatelain : La liste des « murs » qui restent à abattre est malheureusement très longue, mais je pense en particulier à la Corée. Et plus généralement à tout ce qui bafoue les droits humains par des moyens politiques, économiques, militaires, policiers ou… terroristes. Pas de paix ni de conditions de vie dignes pour tous sans démocratie!

Catherine Morell-Sampol : Je pense aux murs qui existent encore en Europe, en particulier dans les pays issus de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, entre Serbes orthodoxes, Croates catholiques et Bosniaques musulmans. J’ai été très marquée par la visite de Mostar, en Bosnie, en 2007. Le pont de Mostar a été reconstruit, mais la ville porte encore les stigmates de la guerre : je pense, en particulier, à un jardin public, transformé en cimetière en 1993, il abrite les tombes des jeunes soldats décédés pendant le conflit. A l’origine, les tombes des soldats des trois communautés coexistaient dans ce cimetière, mais depuis les tombes des orthodoxes et des catholiques ont été déplacées dans les quartiers respectifs de ces communautés, seules subsistent les tombes des jeunes musulmans, comme si la cohabitation était impossible, même dans la mort .

Yves Delahaie : Le mur le plus indestructible restera l’inégalité entre les pays du Nord et les pays du Sud. Ce mur n’est pas fait de pierre mais il est d’une matière bien plus solide, bien plus froide, bien plus cynique que l’on appelle le profit, l’appât du gain, et le néolibéralisme. Bien au-delà de nos frontières, c’est bien là que le mur de la honte se dresse aujourd’hui.

Thibaut LANOY : Les exemples précis sont trop nombreux. En y réfléchissant je pense qu’il faut contribuer à abattre tout ce qui empêche la réalisation de l’harmonie entre les êtres sur cette planète. C’est d’une grande naïveté mais j’assume !

 

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